DONNONS LA PAROLE A NOS PRODUCTEURS LOCAUX :
Entretien avec
Alexandre Flamand :
Entrepreneur à LA FERME DU VIEUX TILLEUL
Alexandre, pourquoi as-tu choisi ce métier et quel sens cela a-t-il pour toi ?
Avant tout, c’est pour le projet avec mon frère et notre famille, plus que pour le boulot en lui-même. Ce n’est pas tant pour le fait d’être agriculteur. Je me vois plus comme un entrepreneur. Quand je suis revenu travailler à la ferme, c’était pour le côté « travail de la terre » mais également pour prendre part à un projet qui avait plus de sens pour moi.
Je prends principalement en charge les volets administratifs et commerciaux de l’activité.
Mon frère Guillaume gère les cultures en été. En hiver, nous nous occupons à deux du lavage, du conditionnement et de la transformation des légumes. Nous ne sommes pas trop de deux car il ne faut rien négliger ni oublier ! Cela exige de nous beaucoup de rigueur.
Ma maman se consacre encore beaucoup aux escargots mais elle prendra normalement sa pension en 2022. Nous allons probablement engager du personnel cette année-ci, en fonction de l’évolution de l’activité. Pour nous épauler, nous avons à l’heure actuelle trois employés à temps plein : deux ouvriers agricoles travaillant exclusivement dans les légumes et les livraisons, et une ouvrière qui travaille dans les escargots.
Les tâches administratives occupent une grande partie de mon temps. Il faut que ça se fasse, et si c’est correctement fait, c’est tout le projet qui en bénéficie !
En récompense, il s’agit d’un travail gratifiant : produire localement, voir nos produits dans les magasins de la région, offrir un travail à des citoyens du territoire et bien d’autres aspects encore auxquels on ne songe pas forcément d’emblée.
“Je suis mon propre patron et c’est ce que je souhaitais, c’est ce qui me plaît le plus.”
“Nous produisons essentiellement des produits un peu particuliers tel que les panais et les escargots qui sont des produits de niche où nous trouvons notre place. “
Notre objectif
Être au plus proche des consommateurs
Entre la vente directe et la vente via le canal de la grande distribution, nous n’avons pas tranché. La vente directe présente la vertu d’entretenir le lien entre le producteur et le consommateur, et la force de la grande distribution réside dans son efficacité.
C’est la raison pour laquelle nous travaillons avec la grande distribution et qu’en parallèle, nous avons lancé le magasin à la ferme et toute la réflexion autour des produits que nous proposons, tels que le panais et les escargots. Ce sont des produits atypiques pour des marchés de niche dans lesquels nous trouvons notre place.
C’est ce qu’on a toujours voulu faire et on continue à mener des réflexions sur les nouveaux produits que nous voulons lancer, toujours à destination des marchés de niche.
Il faut juste trouver le bon angle pour produire suffisamment de volume pour que ça en vaille la peine, dans des créneaux où il n’y a pas trop de concurrence.
Q&R
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton activité ?
Dans mon ancienne vie, j’étais employé. Maintenant, je suis mon propre patron et c’est ce que je souhaitais, c’est ce qui me plaît le plus. Néanmoins, j’apprends encore à gérer la charge de travail. Je progresse et c’est gratifiant !
J’apprécie également le fait de travailler en famille, qui présente beaucoup d’avantages sans toutefois être totalement dénué d’inconvénients.
Il y a par définition une grande confiance entre nous. On peut travailler les yeux fermés en étant certains que tout le monde donne le maximum. A contrario, on est souvent trop englués dans notre travail, et on a donc parfois du mal à parler d’autre chose. Il arrive que les sujets du boulot fassent irruption dans les discussions des dîners de famille du dimanche.
“La vente directe présente la vertu d’entretenir le lien entre le producteur et le consommateur, et la force de la grande distribution réside dans son efficacité.“
“On peut travailler les yeux fermés en étant certains que tout le monde donne le maximum“
“Bien qu’encore trop timides, il y a dans notre commune pas mal d’initiatives
Qu’aimerais-tu dire aux Fernelmontois ?
J’aimerais leur dire qu’ils ne doivent pas hésiter à franchir la porte des petits producteurs et des magasins locaux. Bien qu’encore trop timides, il y a dans notre commune quand même pas mal d’initiatives. Tout cela peut encore beaucoup progresser, mais nous avons besoin du soutien des citoyens. Avec notre magasin à la ferme, nous sommes prêts à prendre part au projet mais il faut aussi que les gens y adhèrent, sinon ça restera vain.
Nous n’avons certes pas forcément toujours de tout dans notre magasin, mais plus il sera fréquenté, plus nous pourrons étoffer notre offre. Nous devons avancer ensemble !
Je terminerai dès lors en encourageant les Fernelmontois à faire confiance aux producteurs locaux et à leur emboîter le pas. Cela ne peut qu’aller vers un mieux si les gens sont de la partie !
Interview suivante : Emilie Verkaeren – à la mode de chez nous >>>>