DONNONS LA PAROLE A NOS PRODUCTEURS LOCAUX :
Entretien avec
Anne-Marie Longrée-Humblet : Éleveuse de Coqs des Prés à la Ferme de Graux
Anne-Marie, pourquoi as-tu choisi ce métier et quel sens cela a-t-il pour toi ?
J’ai choisi d’élever des poulets pour épauler mon mari. À l’époque, j’étais infirmière sociale et je travaillais à l’extérieur tandis qu’Olivier, mon mari, s’occupait de la ferme.
En 2002, Olivier cherchait à se diversifier. Nous avons donc décidé de faire un élevage de poulets bio, ce qui correspondait à nos valeurs et à notre image du bien-être animal. Cela marchait bien. Par conséquent, 2 ans plus tard, nous avons construit un deuxième poulailler. Nous avons 4 300 poulets par bâtiment, comme l’impose la norme bio européenne.
Dès lors, le travail devenait un peu plus conséquent ! Et puis, je suis également maman de deux enfants et, à l’époque, ils étaient encore petits. J’ai dès lors fait le choix d’arrêter de travailler à l’extérieur pour m’investir entièrement dans la ferme.
En restant à la ferme, je pouvais m’occuper de ma famille et élever mes enfants différemment par rapport à l’époque où j’allais travailler à l’extérieur. J’étais présente pour les devoirs et je pouvais organiser mes journées plus facilement que lorsque je travaillais dans le centre-ville de Liège.
“Nous avons décidé d’unir nos forces pour former la coopérative « Coprobel »”
“Si nous ne nous étions pas regroupés et que nous n’avions pas convenu d’un calendrier concerté pour l’élevage, nous n’aurions pas de poulets à vendre tous les jours.”
Nos Partenaires
Mais encore ?
Au départ, nos poulets partaient dans une filière de magasins aux Pays-Bas. Nous trouvions dommage qu’ils ne puissent pas être valorisés en Belgique. Nous nous sommes donc regroupés avec plusieurs éleveurs pour voir comment vendre nos propres poulets.
Avec notre groupe, nous avons décidé d’unir nos forces pour former la coopérative « Coprobel » et nous avons créé la marque « Le Coq des Prés ». Aujourd’hui, nous sommes 40 agriculteurs dans la coopérative. Outre le fait de maîtriser ainsi la valorisation de notre production, la coopérative nous permet également d’avoir des produits frais toutes les semaines. Parce qu’il faut savoir que si nous ne nous étions pas regroupés et que nous n’avions pas convenu d’un calendrier concerté pour l’élevage, nous n’aurions pas de poulets à vendre tous les jours. Il faut en effet savoir que nous élevons les poulets dès leur premier jour et que 3 mois sont nécessaires pour qu’ils soient à maturité.
La coopérative se charge de la logistique pour la répartition de la production entre les producteurs. Elle se charge également de la découpe et de la transformation des poulets en plats préparés. Elle se développe de plus en plus et prévoit de concevoir de nouveaux plats préparés.
Nous sommes une ferme « classique » avec des cultures et de l’élevage. Nous cultivons du blé, de l’escourgeon, de la betterave, du lin, de la chicorée, du maïs et des pois de conserverie, etc. C’est mon mari qui gère les cultures ainsi que l’engraissement des taureaux. Avant, nous élevions des veaux et j’aidais Olivier en les soignant. Nous avons fait le choix d’arrêter parce que n’avions plus le temps de tout gérer avec les poulets, et, depuis 2 ans, le magasin.
Les poulets demandent beaucoup de surveillance, surtout au début parce qu’ils sont très fragiles. Je dois surveiller les variations de température et veiller à ce que leur température reste constante. À l’âge de 6 semaines, ils sont plus autonomes, ils s’auto-gèrent et profitent librement du parcours extérieur. Dès lors, je dois veiller à ouvrir la trappe tous les matins et surtout la fermer tous les soirs parce que nos amis les renards font des dégâts.
Q&R
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton activité ?
Il y a deux aspects qui me plaisent beaucoup. Le travail avec des animaux, des êtres vivants. C’est toujours réjouissant de les voir évoluer, de les voir grandir, de veiller sur eux et de surveiller qu’ils ne manquent de rien.
Ensuite, la partie « magasin » qui m’apporte beaucoup de plaisir à être en contact avec les gens. Le contact social me manquait un peu depuis que j’avais arrêté de travailler comme infirmière sociale. Le magasin vient parfaitement combler ce besoin et, en plus, je peux aussi bénéficier du retour des clients sur mes poulets et sur les autres produits que je vends dans mon magasin. Ça me plaît beaucoup !
“C’est toujours réjouissant de les voir évoluer, de les voir grandir, de veiller sur eux et de surveiller qu’ils ne manquent de rien”
Qu’aimerais-tu dire aux Fernelmontois ?
J’aimerais dire que notre poulet est, peut-être, un peu plus cher, mais que c’est un poulet de qualité, qui est sain, tendre et savoureux ! C’est un poulet qui est « chouchouté » dès sa naissance et dont l’élevage se fait en respectant des normes strictes dont l’obligation de lui offrir un parcours extérieur suffisant. Vous y retrouverez, j’en suis certaine, le goût des bons petits plats mijotés de vos grands-mères !
De plus, je voudrais insister sur le fait que nous privilégions le circuit court. Tous les produits que vous trouvez dans notre magasin sont issus de cultures et de producteurs et éleveurs situés à proximité.
Ce sont nos valeurs et nos principes. Je vous souhaite bon appétit !
“Tous les produits que vous trouvez dans notre magasin sont issus de cultures et de producteurs et éleveurs situés à proximité“
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