Le financement participatif, ou crowdfunding, ouvre des perspectives intéressantes pour des projets à l’échelle locale. Des initiatives citoyennes peuvent ainsi se concrétiser grâce à l’appel au plus grand nombre pour les financer.

 

Le Bureau Economique de la Province de Namur (BEP) organisait récemment un atelier sur cette thématique à destination des communes. Retour sur le sujet.

 Définition

Le financement participatif, – crowdfunding  en anglais – est une expression décrivant tous les outils et méthodes de transactions financières qui font appel à un grand nombre de personnes afin de financer un projet. (Wikipedia). Il revêt différentes formes : le don, le donc avec contrepartie, le prêt participatif, le capital investissement.

La situation du crowdfunding en Belgique

Internet et les réseaux sociaux ont permis l’apparition, la visibilité de plateformes dédiées. Les plus connues sont Ulule et KissKissBankbank en France, KickStarter aux Etats-Unis. Ces plateformes, dites généralistes, captent l’essentiel des projets en recherche de financement alternatif. Mais en laissent également de côté car ils ne réprésentent qu’un faible intérêt commercial pour la plateforme.

En Belgique, l’appel au financement participatif concerne surtout des start-up, des innovations ou des entreprises en phase de croissance. 70 % (soit environ 11 millions d’euros) des projets sont captés par 3 plateformes : MyMicroInvest, Bolero (groupe KBC) et Look&Fin (La Libre).

Quelques initiatives de plateformes thématiques ou locales ont cependant vu le jour. Une réussite retentissante est Growfunding à Bruxelles. Le taux de réussite des appels à fonds, supérieur à 80 % contre 61 % pour les plateformes généralistes, tient sans aucun doute dans l’accompagnement soutenu et très professionnel des projets. Ce manque de suivi et d’aide tout au long de l’appel à financement est souvent évoqués par les porteurs de projets sur les plateformes généralistes…

La proximité, facteur clé de réussite

La qualité du projet et une campagne de communication bien construite sont des conditions essentielles pour la réussite d’une campagne de crowdfunding. L’identification au projet, par sa proximité géographique, son utilité sociétale (culturel, préservation du patrimoine, amélioration du cadre de vie, etc) sont également des facteurs-clés pour leur réussite.

L’exemple du Moulin de Ferrières

Située à Lavoir, dans la commune de Héron, la meunerie a arrêté ses activités en 2014 suite au décès du meunier. La commune a repris le lieu et a initié divers projets. Il a été fait appel au financement participatif pour relancer l’activité de meunerie, ouvrir une boulangerie bio et restaurer la roue à aubes. Au-delà de la somme récoltée, 5200 euros de la part de 76 donateurs, la mobilisation réalisée autour de ce projet a permis de valider sa pertinence, de créer et consolider un réseau et faire parler du lieu. Et surtout, la réussite du crowdfunding a permis d’obtenir des fonds de la part d’autorités subsidiantes.

Un outil au service de la stratégie territoriale

Pour une commune, cet outil peut s’avérer utile dans la stratégie de développement de son territoire. Elle peut, d’une part, appuyer des projets portés par des acteurs locaux, et, d’autre part, porter ses propres projets.

Au-delà de son rôle d’outil de financement, le crowdfunding est à envisager également comme un outil de communication et d’animation territoriale et de mobilisation citoyenne autour de projets portés par la collectivité (Laura Brimont – Iddri – 2017).

Conclusion

L’émergence d’une nouvelle forme d’économie, collaborative, et l’importance prise par le numérique, sont de belles opportunités pour le développement territorial. Faciliter et organiser l’accès au crowdfunding aux acteurs du territoire est donc un enjeu important pour nos communes.